Curvy Movies 1

Je viens de regarder deux films-DVD à la gloire des rondes (mais pas que) le week-end dernier, et j'ai passé un très bon moment. Je vous les conseille donc vivement (et j'attends votre avis), humour & amour (des formes) garantis !

Le premier, Hairspray d'Adam Shankman (2007), est le remake du Hairspray de John Waters sorti en 1988 (également décliné en comédie musicale à Broadway en 2002) .

C'est l'histoire d'une jeune adolescente toute en courbes qui rêve de danser dans un show TV à la mode. Ce show est sponsorisé par une marque de laque, d'où les inénarrables choucroutes et autres coiffures-casques kitschissimes omniprésentes dans le film.

Portée par sa formidable joie de vivre, Tracy aidera sa mère, ultra-complexée par les rondeurs accumulées avec l'âge, à s'émanciper et à se trouver - à nouveau - belle et désirable.

L'autre dimension du scénario est l'évocation des "early 60's" sur fond de lutte pacifique des noirs pour leurs droits civiques et, par extension, d'acceptation de TOUTES les différences.

En bonus, John Travolta, Michelle Pfeiffer et Christopher Walken sont royaux.

Mais trève de bavardage, les images valent 1000 mots, alors voici la toute 1ère scène du film, qui permet de planter le décor et de présenter Tracy, l'héroïne, qui, vous vous en doutez, parviendra à réaliser son rêve : danser dans le Corny Collins Show !

Hairspray Good Morning baltimore sous titre français

Le deuxième film est "Real Women have Curves" (2002) de Patricia Cardoso (sorti en France sous le titre "Ana" en 2004).

Ana est une jeune américano-mexicaine tiraillée entre le poids des traditions familiales et son envie de faire de longues études à l'Université de Columbia, où elle a été acceptée sur dossier.

Pour faire plaisir à sa mère, qui veut que ses filles acceptent de travailler dur comme elle-même a dû s'y résoudre, Ana rejoint durant l'été la petite fabrique de robes esprit couture de sa soeur.

Ana s'interroge alors sur le fait de s'échiner à fabriquer des robes taille 34-36 pour un salaire de misère, des robes qui, estime-t-elle, la nient en tant que femme tout en symbolisant l'exploitation dont elle est victime (lesdites robes seront revendues à prix exorbitant chez Bloomingdale's à New York). 

"Real Women have Curves" est un film à l'esthétique réaliste-intimiste, très révélateur des tensions inter-générationnelles dans les familles immigrées (ici, les mexicains de Los Angeles), entre les anciens et les jeunes qui veulent aller plus loin dans la logique d'intégration, au risque d'une forme de "dilution" culturelle.

Mais ce qui nous ramène au "Curvy Debate", c'est le rapport qu'entretiennent Ana et sa mère : 

La mère ne cesse de reprocher à sa fille son surpoids ("tu serais belle et tu trouverais un mari sans tout ce gras"), tandis qu'Ana se défend en rétorquant que sa mère est elle ausi bien en chair (et aimée de son mari !).

Ana poursuit alors : "Mes rondeurs disent au monde  que je suis une vraie femme. Je m'aime comme je suis, et vous n'avez qu'à en faire autant !".

Je vous mets la scène culte du concours de cellulite dans la fabrique de robes (je n'ai pas trouvé de version française, mais tout se lit dans les images et les expressions des personnages) ... bon visionnage !

Real Women Have Curves